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Contribution de Mathieu Mercuri - Membre du Conseil Départemental du PCF 06

samedi 29 septembre 2018, par Benjamin Grosgeorges

Le texte est avant tout conçu pour permettre aux communistes de débattre et de répondre clairement aux questions qui nous sont posées :

Nos difficultés actuelles résultent-elles d’une mauvaise mise en œuvre des choix faits depuis une vingtaine d’années, ou bien est-ce que ce sont ces choix mêmes qui doivent être interrogés ?

Comment définir l’objectif du communisme, les voies et moyens de l’atteindre ? Quelle articulation entre nos propositions, les luttes immédiates, les étapes indispensables et la visée communiste qui se construit dans ce mouvement tout en l’éclairant ?

Un changement profond de la direction nationale est-il nécessaire ? Quel engagement des dirigeants pour un effort de réorientation des idées, de la pratique et de l’action ?

Nous souhaitons un débat permettant une réorientation politique, avec des choix, pour sortir rassemblés.
Pour le Manifeste, le communisme n’est pas seulement un chemin mais aussi une visée, comprenant des conquêtes et étapes majeures, avec des prises de pouvoir, il fait donc le lien fondamental du communisme avec nos propositions. L’expérience montre qu’il ne suffit pas de faire adopter en congrès un relevé de décisions détaillé, voué à rester inappliqué.

IL et donc important de relancer l’organisation du parti à l’entreprise de porter le combat jusqu’au cœur du capitalisme : les entreprises et les banques, qui ne sont pas qu’un lieu de « socialisation », mais aussi un lieu de pouvoir, déterminant.

Nous devons aussi développer la formation et notre relation au marxisme vivant et ouvert, au lieu d’un relativisme théorique.

Nous avons tenu à consacrer aussi trois parties à des questions cruciales dans la situation présente :

* La crise et la situation politique actuelle : l’actualité du communisme n’est pas affirmée au nom de principes abstraits : elle s’appuie sur une analyse de la crise du capitalisme et de ses contradictions, cela fait donc l’objet d’un chapitre à part entière ;

* Le texte met en exergue l’importance cruciale d’un nouvel internationalisme, face à la montée des nationalismes et des régressions populistes dans la mondialisation capitaliste en crise ;

Le débat entre nous sur l’Europe est fondamental, mais aussi la prise d’initiatives d’action réelles et tenaces face à la domination de la BCE… initiatives qui n’ont que trop été absentes.

* Le bilan est aussi une question primordiale : la discussion sur les choix stratégiques fait toute sa place au bilan de la période écoulée. C’est l’objet de la première partie, venant juste après le préambule.

Le bilan ce n’est pas seulement la présidentielle, et notre effacement, même si cela en fait partie, mais aussi ― par exemple ― la façon dont nous avons traité la crise financière de 2008-2009.

C’est la gravité de la situation qui exige un bilan, une évaluation. On ne peut pas sous-estimer la situation et « passer à la suite ». Nous l’avons fait trop souvent par le passé. La gravité de la situation d’effacement de notre parti ― effacement électoral, avec notre résultat historiquement bas (2,72 % des exprimés), effacement aux présidentielles derrière Jean-Luc Mélenchon et effacement dans les consciences, jusqu’en prétendant que nous aurions quasiment le même programme.

Notre analyse n’est pas éclatée « façon puzzle », avec des thèses juxtaposées. Il ne s’agit pas de constats à plats, où tout est mis au même niveau, comme dans la base commune proposée par le CN… qui ne contient une seule fois le mot « chômage » ! Il faut voir les contradictions elles sont fondamentales : pas de spontanéisme pas de « communisme du « déjà-là ».

Il faut voir globalement quelle stratégie politique nous pouvons mettre en place.

Nous proposons « une union populaire et politique agissante » c’est-à-dire articuler construction politique, bataille d’idées et luttes sociales, au lieu d’une entente au sommet limitée à un plus petit dénominateur qui finit par prendre le pas sur tout le reste, sans initiatives politiques tenaces du parti et sans mener le débat en permanence aussi bien avec nos partenaires qu’avec les travailleurs.ses et citoyens.nes. Aussi importantes qu’elles soient, les élections ne sont qu’un moment de l’activité communiste et l’entente sur un programme ne peut être qu’un levier.

Il faut essayer de faire grandir les consciences en menant une bataille d’idées cohérente et dans la durée, particulièrement sur la logique commune de la domination du capital et sur un corps de propositions cohérentes.

Nous proposons par exemple que le congrès décide d’une campagne permanente sur le coût du capital.

Nous devons être présents avec nos candidats à toutes les élections… et en créer les conditions.

Mathieu Mercuri, Membre du Conseil Départemental du PCF-06.